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Tisiphone est amoureuse. Chapitre 7 : Deuxième cas

  • StanislasMleski
  • 16 juil. 2020
  • 12 min de lecture

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Adèle s’était réveillée d’une humeur massacrante. Son passage devant la glace de la salle de bains ne l’avait pas calmée. Ses cinquante ans s’affichaient en face d’elle avec ses yeux gonflés et sa peau relâchée. Un autre jour elle se serait enfermée chez elle après avoir enfilé un vieux jogging et se serait repliée sur sa mélancolie de voir le temps altérer sa beauté mais aujourd’hui elle devait être en forme pour la deuxième audience du Conseil Supérieur de la Vengeance.

Ses bras tombèrent quand elle aperçut le studio mobile de Canal Univers qui occupait la moitié du parvis de la Cour. C’était une tente gigantesque sur laquelle étaient affichées en grand format la photo d’Aznova Ziconziva et celle d’une fille très déshabillée annoncée comme la playmate du jour. Des espèces de majorettes distribuaient des dépliants publicitaires et des t-shirts aux couleurs de la chaîne. L’une d’entre elles qui ne l’avait pas reconnue l’avait abordée avec un sourire niais et avait débité des phrases apprises par

cœur :

- Je vous offre un t-shirt numéroté qui vous permettra de participer au tirage au sort.

- Pour quel cadeau ? aboya Adèle.

Une nuit avec la playmate.

- Parce que tu trouves que j’ai une tête de lesbienne, espèce de dinde ! éructa la journaliste.

La majorette répondit sans se décontenancer :

- Vous pourriez l’offrir à votre mari !

Elle préféra rompre la discussion et se dirigea vers le tribunal en se disant que si elle avait un mari elle penserait à lui offrir autre chose qu’une call girl.

Elle comprit immédiatement en entrant dans la salle d’audience qu’elle avait déjà perdu la partie ; tous les spectateurs portaient le t-shirt de Canal Univers !

Aznova Ziconziva était déjà arrivée et se pavanait entre les dieux qui cherchaient un siège. Adèle était restée debout à l’entrée de la salle l’observant avec mépris jusqu’au moment où elle avait aperçu sa rivale regarder avec insistance le siège vide à la droite de celui de Zeus ; sa place ! Elle glissa à son caméraman qui se tenait derrière elle :

Cette salope ne va pas en plus me piquer ma place !

Et elle se précipita en contournant les spectateurs qui attendaient et qui discutaient avec Aznova. Sa rivale remarqua son manège mais était trop engluée dans la foule de ses admirateurs pour la dépasser. Adèle qui avait pris un avantage décisif s’affala victorieuse dans son siège et se retourna vers elle en lui adressant un sourire provocateur. L’autre la défia du regard et traversa la salle avec assurance pour se diriger vers le fauteuil situé à la gauche de la place de Zeus. Celui-ci était déjà occupé par un satyre qu’elle releva en le tirant par la barbe et qui s’éclipsa sans discuter.


Quelques minutes plus tard une sonnerie annonça la reprise de l’audience. Héra, toujours élégante et altière entra la première, suivie d’Aphrodite qui avait retenu la leçon de la veille et était vêtue simplement d’un jeans et d’un chemisier blanc ; quant à Apollon, il ressemblait à Apollon.



Hermès ouvrit la séance :

- Le deuxième cas concerne un homme de soixante ans qui a été humilié par son éditeur. Il sera présenté par Tisiphone.

Il activa la connexion intergalactique et la victime apparut. C’était un homme qui était resté beau malgré les stigmates du malheur qui avaient endommagé son enveloppe corporelle. Il marchait à l’aide de béquilles et était soutenu par Tisiphone qui lui tenait le bras et qui l’aida à s’asseoir avec précaution.

Elle lui posa la question rituelle :

- Parlez-nous de votre vie et des raisons pour lesquelles vous voudriez vous venger.

La victime prit une profonde inspiration et se lança :

- Ma vie a été si banale qu’elle peut se résumer en quelques phrases. Je suis né dans une famille de classe moyenne, j’ai suivi ma scolarité sans me faire remarquer et j’ai obtenu mon bac technique avec une mention assez bien. Je n’étais pas assez intelligent pour intégrer une école d’ingénieurs et j’ai suivi une formation de technicien en maintenance industrielle. J’ai très vite trouvé un emploi aux Charbonnages de l’Est où j’étais chargé de l’entretien du parc des machines de traitement du charbon.

J’y ai rencontré Jeannine qui travaillait au service des payes. Elle avait 13 ans de moins que moi. Quand je l’ai présentée à ma famille, mon père m’a dit qu’elle était trop belle pour moi. Il avait raison car elle m’a quitté 15 ans plus tard pour un vendeur d’aspirateurs. Ma vie personnelle était foutue mais elle m’avait laissé un cadeau, ma fille de sept ans. J’avais cinquante ans mais il me restait Marguerite. Malheureusement sa mère voulait brûler son passé pour profiter de sa nouvelle vie et m’avait effacé de la mémoire de ma fille. Marguerite me prenait pour un minable. Elle m’avait téléphoné le premier Noël qui avait suivi notre rupture pour me dire qu’elle se sentait mieux avec son beau-père qu’avec moi. Il était plus jeune, plus riche et il avait une belle voiture. Elle voulait s’offrir un nouveau père comme sa mère s’était offert un nouveau mari.

Trop ému, il s’arrêta quelques secondes avant de reprendre son récit :

- Je n’avais pas cessé de l’aimer parce qu’elle me méprisait et j’avais décidé de lui consacrer le reste de ma vie. Je voulais lui constituer un patrimoine pour lui donner la liberté d’être insouciante et peut-être pour qu’elle pense que je n’étais pas aussi nul qu’elle l’imaginait. J’ai vécu au rez-de-chaussée d’une maison de mineur avec un petit jardin avec vue sur les tas de charbon. Je me suis nourri des légumes du potager, de pâtes, de riz et de boîtes de sardines. Chaque euro économisé était un geste de tendresse que je lui adressais. Il y a deux ans j’ai été licencié pour raisons économiques et le vide qui m’habitait est devenu vertigineux. Encore moins d’argent et tous ces jours qui s’annonçaient sans repères et sans objectifs. Les matinées à tâter les tomates et à comparer les prix à la supérette du quartier et ensuite ces heures qui pesaient du plomb en tête-à-tête avec la télévision. Alors j’ai décidé d’écrire ma vie pour m’occuper et ne pas sombrer.


Adèle avait du mal à se concentrer tellement elle était énervée par l’attitude d’Azova Ziconziva. La métisse avait profité de l’extinction de la lumière pendant la visioconférence pour se vautrer sur Zeus. Depuis quelques minutes le roi des dieux était affalé dans son fauteuil, la tête en arrière, et poussait des petits gémissements de goret. Elle avait du mal à voir dans l’obscurité mais elle avait l’impression qu’Azova avait sa main dans le pantalon de Zeus. Elle ne pouvait pas laisser sa rivale prendre un avantage décisif en accordant au dieu ce qu’elle lui avait refusé. Sa réplique fut fulgurante. Elle activa la torche de son téléphone pour en diriger le faisceau vers la braguette de Zeus. Azova surprise retira vivement sa main ce qui entraîna un cri de douleur de la part du dieu qui s’efforça de reprendre instantanément sa contenance royale.

Bonne copine, Adèle lui demanda discrètement ce qui lui était arrivé. Il lui répondit :

- Elle m’a lacéré le sexe avec ses griffes en retirant sa main !

Philosophe, Adèle conclut :

- C’est le risque quand on se fait branler par une alien !

Satisfaite d’elle-même, elle reprit le fil de la déposition du candidat.


La victime poursuivait son récit :

- Au début je n’avais pas l’intention d’écrire un livre et encore moins de l’éditer. Je voulais juste rassembler mes souvenirs pour laisser à ma fille un témoignage de mon existence. Peu à peu les pages ont défilé, j’ai structuré mon récit et à ma grande surprise un manuscrit est apparu.

J’étais fier de moi et je pensais que ce récit méritait peut-être d’être publié. Mais la maladie m’a rattrapé quelques jours plus tard. Ma dernière analyse sanguine préoccupait mon médecin qui m’avait prescrit un scanner.

La salle de radiologie était située dans l’aile en reconstruction d’un hôpital pourri avec des couloirs interminables aux allures de goulag. J’ai été reçu par une espèce de médecin assistant avec une tête de chef de chantier. Il a examiné mon dossier et m’a posé quelques questions un peu comme s’il regardait le carnet d’entretien d’un véhicule.

L’examen dura une demi-heure puis il me raccompagna dans une salle d’attente bondée de moutons résignés qui attendaient qu’on leur annonce leur condamnation à mort. Au bout d’une dizaine de minutes le chef de chantier m’appela et me conduisit dans le réduit qui lui servait de bureau. Il jeta les radios sur la table avant de déclarer sans ménagement : « Vous avez un cancer. » J’étais tétanisé et j’eus le malheur de laisser échapper : « Mais ce n’est pas possible ! » ce qui eut pour effet de le contrarier. Agressif, il déballa les radios en pointant du doigt les lésions : « Et ça c’est quoi ? » avant de se lever en m’invitant à prendre rendez-vous avec le service d’oncologie.

Tisiphone scandalisée l’interrompit :

- Mais même les criminels ont droit à plus d’égards à l’énoncé de leur verdict !

Avant de lui demander :

- Et après que s’est-il passé ?

Le candidat répondit avec tristesse :

- J’étais groggy, j’ai erré pendant un temps indéterminé dans l’hôpital comme si je marchais dans un cauchemar.

- Quel salaud ! lâcha Tisiphone à la grande surprise des spectateurs puis se reprenant, elle ajouta :

- N’avez-vous pas pensé à vous suicider ?

- Ce fut ma première pensée mais je ne pouvais pas.

- Pourquoi ? l’interrompit la déesse.

- Parce que je venais de contracter une assurance-vie pour ma fille qui était encore bloquée pendant cinq ans. En cas de suicide elle ne récupérerait qu’une petite partie du gain espéré. Je n’allais pas gâcher une vie d’économies à cause d’un suicide capricieux.

Tisiphone était restée muette après cette réponse. Le candidat prit l’initiative de poursuivre son récit :

- Le pire n’était pas encore arrivé.

- Mais que peut-il y avoir de pire que d’être condamné à une mort prochaine ? s’interrogea la déesse.

- D’être humilié ! répondit-il aussitôt.

- Racontez-nous !

Le narrateur respira profondément pour surmonter son émotion.

- Ma seule ambition en sortant de l’hôpital était de publier mon livre pour l’envoyer à ma fille pour qu’elle soit fière de son père. Je dois avouer que je me rêvais en auteur à succès invité dans toutes les émissions littéraires accompagné de ma fille éblouie. Cette folle perspective m’aida à affronter la réalité de la maladie jusqu’au jour du désenchantement.

- Que s’est-il passé ? demanda la déesse.

- J’avais appris qu’il fallait envoyer un manuscrit à une maison d’édition pour essayer d’être publié. J’ai scrupuleusement respecté les consignes qui étaient données sur Internet ; j’ai relu et relu le manuscrit, chapitré chaque passage et écrit une lettre de présentation dans laquelle j’essayais de vanter les mérites de mon ouvrage. J’étais si sûr de mon talent que j’avais choisi l’éditeur le plus connu du pays, la maison Boulamar. J’avais moi-même libellé l’enveloppe, collé les timbres avec précaution et posté le colis. J’étais persuadé de recevoir une réponse enthousiaste dans les jours à venir mais j’ai attendu en vain pendant quatre mois.

Ce ne pouvait être qu’une erreur ou un malentendu. J’ai donc décidé de me rendre au siège de l’éditeur pour y rencontrer un responsable. C’était la première fois que j’allais à Paris et j’avais soigneusement repéré l’adresse sur un plan.


Je m’étais habillé conformément à l’image que je me faisais d’un écrivain dans un style faussement décontracté avec un jean, un blazer et une grande écharpe négligemment nouée autour du cou. Le taxi m’a déposé devant un immeuble ancien et cossu. En pénétrant dans la réception, j’ai été impressionné par la solennité du lieu, cette moquette rouge épaisse, ces boiseries anciennes qui recouvraient les murs. J’eus envie de repartir mais je réussis à me raisonner en pensant que je n’avais pas fait tous ces kilomètres pour me dégonfler au dernier moment. J’ai rassemblé toutes mes forces et me suis dirigé vers la réception. Une mégère blonde y trônait qui aboya : « Vous avez rendez-vous ? » et je lui répondis timidement que non. Une autre femme était accoudée sur le comptoir. Elle était grande, la quarantaine arrogante avec des cheveux frisés qui partaient dans tous les sens et d’extravagantes lunettes de star des années cinquante.

Elle m’apostropha d’une voix prétentieuse et haut perchée : « Et qui voulez-vous rencontrer ? » Je ne savais pas vraiment qui mais je répondis au hasard : « la directrice ».

Elle se rengorgea avant de lâcher : « Elle est devant vous ! Qui êtes-vous et que voulez-vous ? »

Je me sentais à nouveau écrasé par cette ambiance et par cette femme qui me toisait et je bredouillais que j’étais un auteur qui voudrait être publié. Elle ne put s’empêcher de sourire avec mépris mais me demanda de lui confier mon manuscrit ajoutant : « Il est bientôt midi ce qui permettra au comité de lecture de se détendre pendant la pause. »

Elle m’ordonna de l’attendre dans un des fauteuils de la réception et s’éloigna en tortillant des fesses, mon livre sous le bras.

Ces deux heures d’attente furent les deux plus douces de ma vie. J’étais certain que mon talent serait reconnu. Je me foutais de mon cancer car mes bouquins me conféreraient une forme d’immortalité. Ma fille serait fière de moi. Du miel coulait dans mes veines et quand elle réapparut dans la salle d’attente je me dis que le vent du destin allait enfin souffler dans le bon sens. Elle m’invita à la suivre dans une salle de réunion dans laquelle siégeaient cinq clones à lunettes. Elle s’assit, me demanda de rester debout et s’adressa à l’assemblée : « Messieurs, je crois que cet auteur nous permettra de décrocher le Goncourt de l’année et de remplacer notre star, Lionel Detnez qui a été viré aujourd’hui ».

Je dégustais ses paroles mais une petite lumière rouge s’était allumée dans mon inconscient. C’était peut-être l’air narquois des clones. La femme poursuivit : « Ce roman contient tous les ingrédients du succès. » Sa voix s’était brutalement durcie : « Il est bourré de fautes d’orthographe, écrit dans une langue qui ne ressemble pas à du français, confus et sans intrigue. » J’avais perdu le fil, je ne comprenais plus ce qui se passait. La directrice se leva et me fixa. Elle avait un regard dur et un sourire carnassier. Elle me demanda si j’avais un jardin. Sidéré je lui répondis que oui. Elle se retourna vers ses assistants comme pour les prévenir de l’imminence de l’estocade et s’exclama : « Eh bien retournez-y ! »


Les clones éclatèrent de rire ou plutôt ricanèrent comme une troupe de hyènes déchiquetant un cadavre. Elle me montra la direction de la sortie et acheva son triomphe en s’écriant pendant que j’ouvrais la porte : « Avez-vous pensé au nombre de tomates que vous auriez plantées pendant le temps que vous avez consacré à écrire ce torchon ? »


La salle était plongée dans le silence. Tisiphone avait les larmes aux yeux :

- Comment avez-vous réagi ?

- Je n’ai pas réagi. Je me suis abandonné aux événements, balloté dans l’ouragan qui dévastait mon cerveau. J’étais débranché, en conduite automatique de survie. Mon système de sauvegarde m’a dirigé vers l’hôtel le plus proche dans lequel j’ai loué une chambre. Je me suis allongé sur un lit pendant plusieurs jours. J’étais en coma affectif car cette femme avait désactivé mes capacités cognitives en assassinant mes espoirs. Je me suis réveillé résigné et amputé de mes rêves et je suis retourné chez moi. Ma maladie s’est aggravée en quelques mois et j’ai quitté ma maison pour rejoindre l’EHPAD où j’attends l’heure de ma mort.

Tisiphone lui posa la question rituelle :

- Voulez-vous vous venger ?

La réponse du candidat fut hésitante :

- Oui peut-être...

Il cherchait ses mots mais avant qu’il ne poursuive la déesse prit la parole :

- Il est trop timide mais moi je sais qu’il veut se venger !

Hermès se leva de son fauteuil pour attester de l’authenticité des faits rapportés et ordonna la fin des débats.


Adèle pressentit la catastrophe en apercevant le parvis du tribunal. Une foule hystérique était massée devant le studio de Canal Univers en attendant le tirage au sort du gagnant de la playmate du jour. Un seul individu, un satyre patientait devant la tente de sa chaîne. Son assistant avait la mine défaite. Il avait reçu les résultats d’audience qui étaient catastrophiques. Canal Univers avait enregistré un score de 90 % en grande partie grâce au jeu de la playmate qui était suivi par tous les spectateurs de la galaxie. Pire, une seule personne avait répondu à la question de Galaxy One qui était de désigner le dieu qui portait les plus belles chaussures. Et comme il avait voté pour lui il était le vainqueur. Pendant quelques instants elle eut la tentation de tout laisser tomber mais en grande professionnelle elle se reprit pour assumer son émission du soir.

Le gagnant était un satyre de la région de Sedan et son enthousiasme tranchait avec l’ambiance sinistre du studio. Adèle qui était très contrariée lui posa une question perfide :

- Que ressentez-vous d’être élu la plus belle paire de chaussures alors que vous n’en portez pas ?

Le satyre répondit très ému :

- C’est un grand jour pour moi et tous les satyres car nous rêvons tous d’avoir des chaussures à la place de nos sabots. Nous voudrions tellement ressembler aux autres dieux et être chaussés. J’espère que ce prix incitera les cordonniers qui nous regardent à créer des bottines pour cacher nos pieds de bouc. Adèle clôtura l’interview avec une de ces phrases dont elle avait le secret :

- L’avantage des sabots est que vous n’avez pas besoin de les ressemeler !


Agacée par les applaudissements qui venaient du studio de Canal Univers elle abandonna le plateau pour se précipiter à l’extérieur. Un troll avait gagné la playmate et la portait sur ses épaules, suivi par une foule en liesse jusqu’à la chambre d’hôtel réservée par Canal Univers.

Leurs ébats étaient filmés et diffusés sur un écran géant installé sur le parvis. La technique de la playmate faisait l’admiration des spectateurs qui commentaient chacune de ses figures et la foule emportée par son enthousiasme débuta un gigantesque clapping qui rythma jusqu’à l’apothéose les mouvements de reins de la call girl qui chevauchait le troll.

La concurrence triomphait. Adèle était dégoûtée mais il lui restait encore à affronter son rédacteur en chef qui avait déjà essayé de la joindre à deux reprises. Rassemblant ce qui lui restait de courage elle décrocha en regagnant sa voiture. Il lui dit ce qu’elle pressentait ; que la situation était catastrophique, que la chaîne avait perdu des millions de dollars de recettes publicitaires et qu’elle serait virée si elle ne trouvait un moyen de relancer l’audience. Elle monta dans son véhicule en marmonnant :

- Redresser la situation oui, mais comment ?


 
 
 

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