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Le rêve d'un rêve, Chapitre 1 : Quelques jours au walhalla

  • StanislasMleski
  • 21 mars 2022
  • 13 min de lecture

Odin regardait par la fenêtre de la salle royale ses guerriers qui s’étripaient dans l’immense plaine située à l’intérieur de sa forteresse, l’Asgard, élevée par des géants à l’aube de son règne pour le protéger le jour du grand combat.

Son enceinte contenait 540 portes derrière lesquelles étaient construits autant de bâtiments qui accueillaient chacun 800 guerriers. C’étaient tous des einherjars, des combattants morts au combat dont l’âme avait été choisie par ses walkyries en raison de leur bravoure et de leurs exploits sur le champ de bataille et qui constituaient l’armée qu’il mènerait au combat pour affronter les forces du mal lors de la dernière bataille apocalyptique.

Aujourd’hui, comme tous les jours, ils revêtaient leurs armures de combat et s’emparaient de leurs armes pour s’exercer en se pourfendant jusqu’au moment du dîner où ceux qui avaient été vaincus renaissaient pour rejoindre leurs camarades et participer au festin quotidien

Les guerriers étaient nourris de ragoûts de viande de la chair du sanglier Saehrimnir qui se reconstituait chaque soir et préparés par le cuisinier Andhrimnir. Ils accompagnaient leur repas de chants et buvaient de l’hydromel produit par la chèvre Heidrun dont ils abusaient jusqu’à l’ivresse.

Le lendemain ils recommençaient le même cycle...

Odin les contemplait avec pessimisme car il s’interrogeait sur leur capacité à remporter la victoire le jour du ragnarok, ce combat final qu’il attendait avec impatience depuis tant de siècles et qui devait être précédé d’évènements effrayants dont des bouleversements climatiques et une guerre mondiale qui détruirait les peuples et entrainerait la chute des royaumes . Ces catastrophes seront le signal de départ de l’invasion des forces obscures composées des géants de glace, du démon du feu Surt à la tête d’une armée de monstres, du serpent cosmique Iormungand qui viendra par la mer en provoquant des raz de marée et surtout du loup Fenrir avec sa gueule béante dont la mâchoire inférieure rasera la terre pendant que la supérieure déchirera le ciel.

Il était persuadé que son armée serait défaite. Ses einherjars avaient conservé leur vaillance et leur force mais leur manière de combattre était dépassée et inadaptée pour affronter de tels dangers. Mais que faire ? Il avait été obligé d’arrêter le recrutement au 12 ème siècle au moment où les 432 000 chambres d’Asgard avaient été occupées en majorité par des Vikings mais aussi par des héros de tribus germaniques comme les francs, les goths et encore bien d’autres. Il pressentait qu’il faudrait de nouvelles stratégies pour gagner la guerre mais ses compagnons dont le plus jeune était né en 1199 étaient bien incapables d’inventer ces nouvelles armes de destruction massive dont on lui avait parlé et qui pourraient garantir sa victoire.


Et puis ses guerriers s’étaient émoussés au contact du confort du walhalla surtout depuis la révolte menée par Eric à la Hache Sanglant

Il avait rejoint l’Asgard à la fin du 10ème siècle précédé de sa réputation qui avait sans doute aveuglé les walkyries quand elles avaient choisi son âme. Odin qui s’était tout de suite méfié de lui avait vérifié sa biographie qui s’avérait moins glorieuse que sa légende .

Il avait été nommé roi de Norvège après avoir assassiné ses 18 frères et sœurs, avait été détrôné peu de temps après et s’était exilé dans un fief viking d’Angleterre où il avait participé à quelques batailles.

Il s’était fait remarquer dès son arrivée au walhalla en contestant l’attribution de sa chambre. Il était à peine installé qu’il était aussitôt descendu à la réception pour demander un changement à Olaffson. Celui-ci lui avait donné la première disponible, la 751 derrière la 475 ème porte mais Eric exigeait une résidence dans la première porte la plus proche des salles du trône et des banquets en se prévalant de sa qualité de héros. Olaffson l’avait éconduit en lui expliquant que tous les habitants de l’Asgard étaient des héros.


Quelques jours plus tard, il avait sollicité une audience auprès d’Odin qui avait accepté de le recevoir. Il s’était présenté accompagné d’une dizaine d’autres résidents ce qui avait suscité la colère du dieu qui de rage s’était levé de son trône pour l’apostropher :

- Comment peux-tu forcer ma porte avec des compagnons qui n’étaient pas invités ?

Mais le Norvégien ne s’était pas décontenancé :

- Ils m’ont rejoint car nous partageons la même revendication.

- Quelle revendication ? hurla Odin, peu habitué à enregistrer des plaintes.

Eric prit sa respiration avant de lâcher :

- Nous voulons des femmes !

Le maître du walhalla s’accorda quelques secondes pour se calmer et répondit :

- J’ai déjà refusé cette demande à plusieurs reprises car la Grande Loi prévoit que les einherjars doivent se consacrer exclusivement au combat pour être prêts le jour du ragnarok

Mais Eric eut l’audace de répliquer que c’étaient des règles de l’ancien monde et qu’au contraire le réconfort féminin était indispensable à l’équilibre du guerrier. Odin, au comble de l’exaspération saisit le pommeau de son épée magique et les contestataires comprirent qu’il était temps de s’éclipser .

Le dieu eut un soupir de soulagement en pensant avoir réglé le problème. Aussi se rendit-il avec le sourire au festin et passa une excellente nuit.

Il fut réveillé à l’aube par un brouhaha dans la plaine intérieure d’Asgard.

C’étaient les einherjars qui affluaient en provenance des portes intérieures de la forteresse et qui se rangeaient soigneusement en 540 colonnes de 800 hommes. Le déploiement se déroulait comme un ballet bien organisé et menaçant. Odin qui s’était placé sur son balcon avait enfilé son armure en or et était entouré des autres dieux en tenue de combat.

Le silence se fit quand les colonnes furent en place. Il dura quelques secondes avant qu’un homme ne se détache de chacun des regroupements pour rejoindre l’avant de la manifestation. Thor observa que tous étaient de grands chefs vikings.



Les 800 se regroupèrent et déployèrent une immense banderole sur laquelle était inscrit :

« Nous voulons des femmes », slogan aussitôt repris en chœur par les 432 000 guerriers.

Ils scandaient cette phrase en tapant des pieds ce qui soulevait un nuage de poussière et faisait trembler la plaine.

Le chef des dieux ressentit la nécessité d’intervenir. Il étendit ses bras, les mains ouvertes ,pour réclamer le silence L’arène se calma en quelques secondes pour permettre à Odin de s’exprimer :

- Je vous répète que la loi fondamentale exige que les guerriers se consacrent exclusivement à la préparation du combat final. Il n’y a aucune dérogation possible. Maintenant j’exige que vous regagniez vos casernes.


Le rire tonitruant d’Eric déchira le silence bientôt suivi par les cris et les vociférations de la foule .

Odin réitéra ses ordres en hurlant mais Bjiorn le Borgne se fit le porte-parole des contestataires en déclarant :

- Nous ne reprendrons pas l'entraînement tant que nous n’aurons pas de femmes.

- Mais il n’y a pas de femmes au walhalla s’exclama t’il excédé

- Si répondit Eric, il y a les walkyries et les guerrières accueillies par Freya dans son royaume de Folkvang .

- Ces guerrières sont des combattantes mortes au champ d’honneur rétorqua le dieu scandalisé .

- Et bien il est temps qu’elles se dévouent pour les guerriers s’esclaffa un géant roux venu d’Islande qui fit un triomphe dans l’assemblée qui salua sa sortie par des rires gras et des commentaires graveleux .

Eric reprit le contrôle de la conversation :

- J’espère que tu as compris que tu n’auras plus d’armée tant que tu seras incapable d’offrir le repos du guerrier à tes soldats.

Et il lui tourna le dos pour regagner ses quartiers suivi par les autres manifestants.


Le maître du walhalla était inquiet car les combattants n’avaient pas repris l'entraînement depuis trois jours. Il avait dans un premier temps cru à une simple menace sans effet mais il avait constaté dès le lendemain que l’arène était déserte ainsi que les deux jours suivants . Il était désormais rongé par cette question lancinante : comment pourrait-il combattre sans armée les forces obscures le jour du ragnarok ? Et puis les géants de glace n’allaient-ils pas profiter de sa vulnérabilité actuelle pour déclencher l’attaque ?

Il était temps de solliciter l’avis de Frigg sa chère femme depuis la nuit des temps.

Elle était arrivée dès qu’il l’avait fait mander par ses gardes, toujours aussi belle avec ses cheveux blonds, sa grande taille et son allure de reine.

Frigg s’empressa de prendre la parole :

- Mes servantes m’ont rapporté les événements et les revendications des mutins qui semblent déterminés et qui sont en position de force car un roi du walhalla sans armée n’est plus qu’un clochard attendant la défaite.

- Mais que puis-je faire ?

- Demande à Freya de t’aider.

- Mais elle refusera, ses protégées sont des guerrières et pas des putes !

Mais sa femme insista :

- Essaie, on ne sait jamais, de toutes façons c’est ta seule solution.

Odin concéda qu’elle avait raison et déclara qu’il partirait le lendemain pour le royaume de Folkvang.

Frigg se leva, traversa la salle du trône pour s’éclipser mais se retourna avant d’en franchir le seuil :

- J’espère que tu ne vas en profiter pour coucher avec cette salope !

Et elle claqua la porte.


Odin partit dès le lendemain matin à l’aube, monté sur Slelpnir son fabuleux cheval à huit pattes qui se déplaçait dans les airs en survolant les terres glacées qui menaient au royaume de Folkvang. Il atteignit cette région dans la soirée mais rencontra des difficultés à localiser le palais de Sessrumnir en raison d’une tempête de neige et de glace jusqu’à ce qu’il aperçoive une lumière à l’horizon qui signalait la présence du château de Freya .

Il atterrit et se dirigea vers le palais. Le bâtiment était protégé par une muraille colossale ornée des statues féminines. Il s’avança vers le gigantesque portail mais fut arrêté par une volée de flèches qui se fichèrent dans la terre autour de lui. Il leva la tête pour apercevoir à la lueur des torches une armée de guerrières qui pointaient leur arc dans sa direction. L’une d’entre elles se détacha et il reconnut aussitôt la grande Lagertha avec ses cheveux au vent et ses cicatrices sur le visage .

Elle l’interpela vigoureusement :

- Qui es-tu et que veux-tu ?`

- Je suis Odin et je veux voir Freya.

- Elle est absente !

- Alors je l’attendrai, ouvrez moi la porte I

- Prouve nous que tu es Odin exigea la guerrière.

Le dieu passablement agacé ordonna à Slelpnir de s’élever dans les cieux ce qui convainquit les guerrières qui entrebâillèrent le lourd portail.

Lagertha se dirigea vers lui pour l’accueillir et s’agenouilla tout en lui précisant :

- Tu pourras attendre Freya mais du devras rester dans la première enceinte du château car aucun homme n’est autorisé à pénétrer dans le palais pour protéger nos combattantes de la tentation du sexe.

- Mais je ne suis pas un homme, je suis Odin le roi des dieux reprit t’il

- Je le sais mais Freya est notre Reine et nous obéissons à ses ordres. Tu logeras dans le corps de garde du premier rempart. Freydis s’occupera de toi et veillera à ce que tu ne manques de rien .


Une géante coiffée de tresses blondes nouées en chignon s’approcha. Elle le dépassait d’une tête et ressemblait à une championne de lancer de marteau. Elle le conduisit dans un local adossé à la muraille meublé d’un lit en bois d’une table et de quatre chaises dans lequel régnait un froid glacial puis apporta des bûches pour la cheminée ainsi qu’une couverture en peau d’ours et une gamelle de nourriture


- Odin qui n’avait pas mangé de la journée se précipita sur son repas mais en recracha la première bouchée l’air dégoûté. Freydis amusée par sa réaction précisa

- Nous avons remplacé le sanglier qui est trop gras par des légumes, des poissons et de la viande vegan.

Offusqué, il se dit qu’il interdirait le walhalla à ce vegan.


Il fut réveillé le lendemain matin par le bruit des armes des guerrières qui s'entraînaient dans l’arène du palais de Sessrumnir. Il les observa au travers d’une faille du mur. Elles étaient aussi violentes et cruelles que les hommes mais elles se battaient avec plus d’agilité et de rapidité. Lagertha était parmi elles mais aucune des combattantes ne se permettait de la défier : on ne se bat pas avec une légende ! C’est elle qui choisissait son adversaire en général la plus valeureuse du jour et ce jour-là c'était Freydis qui avait déjà occis 7 guerrières. Elle s’était dirigée vers elle en tapant sur son bouclier pour la provoquer.

Le combat semblait disproportionné car son adversaire la dépassait d’une tête et pesait au moins trente kilos de plus qu’elle. Freydis s’était ruée sur elle en brandissant sa hache mais Lagertha avait paré le coup avec son bouclier et riposté dans le même geste en enfonçant son épée dans le flanc de son adversaire.

Le cor sonna la fin du combat pendant qu’elle nettoyait son arme et toutes les guerrières tuées pendant l'entraînement se relevèrent et quittèrent l’arène pour se préparer au repas.

Freya n’était toujours pas rentrée et il se résigna à regagner le réduit qui lui avait été assigné . Lassé d’attendre il posa la question à la guerrière qui lui amenait sa pitance :

- As tu une idée de la date de retour de ta déesse ?

Elle éclata de rire :

- Personne n’est en mesure de prédire les caprices de notre maîtresse. Elle nous quitte sans nous prévenir et revient sans s’annoncer. Elle parcourt le monde pour retrouver son époux Odr qui est parti avec son drakkar dans de lointaines expéditions pour découvrir la fin du monde mais qui n’est jamais revenu. Il a quitté se femme depuis le début des temps mais elle ne l’a pas oublié et n’ a jamais abandonné l’espoir de le retrouver. Elle est la plus belle déesse de l’Univers et celle de l’amour ce qui lui a valu des demandes en mariage des plus grands dieux qu’elle a toujours refusées préférant célébrer son culte avec de nombreux amants. Mais certaines nuits elle pleure des larmes d’or rouge en pensant à son mari et le lendemain à l’aube elle quitte Sessrumnir pour partir à sa recherche dans son char tiré par une nuée de chats.


Il se morfondait depuis deux jours quand il entendit une voix mélodieuse lui demander l’autorisation d’entrer. C’était Freya et personne ne pouvait se méprendre car elle était la plus belle femme de l’univers. Elle avait des cheveux noirs contrairement aux autres femmes de Sessrumnir et surtout d’immenses yeux verts en amande qui éclairaient son visage halé ainsi que des lèvres gonflées de tendresse qui découvraient un sourire éblouissant. Mais surtout, et bien qu’elle fût une grande guerrière, il n’y avait aucune trace de cruauté chez elle.

Bien au contraire, elle rayonnait de douceur et de sensualité.


Elle claqua des doigts pour le sortir du rêve dans lequel l’avait plongé la beauté de son interlocutrice et lui demanda l’objet de sa visite.

Odin gêné tenta de tergiverser et s’embarrassa de périphrases :

- Je rencontre des difficultés avec mes guerriers car il sont de plus en plus démobilisés et regrettent la douceur de leur foyer et de leur compagne. Il faut reconnaître que leur vie quotidienne est monotone partagée entre l'entraînement et les repas sans jamais bénéficier de distractions et de réconfort.

Freya qui avait saisi où il voulait en venir fit mine de ne pas comprendre :

- Bon d’accord mais que puis-je y faire ?

Odin était de plus en plus confus :

- Ben toi tu as des femmes guerrières.

La déesse éclata de rire :

- Si je t'écoute, tu voudrais que j’autorise tes guerriers à baiser mes filles mais je te rappelle que ce sont toutes des héroïnes et pas des putes !

Le dieu encaissa cette réponse comme un échec définitif mais Freya reprit la parole :

- Mais je ne t’ai pas dit que les combattantes ne sont pas également des femmes et je ressens la même aspiration chez elles.

- Nous en discuterons ce soir au dîner, déclara la déesse avant de s’éclipser.


Odin s’était préparé avec soin, conscient de l’honneur que lui faisait Freya en l’invitant à partager le festin exclusivement réservé aux combattantes qui s’étaient illustrées sur les champs de bataille. Il s’était lavé dans l’abreuvoir des chevaux et avait lustré son armure en or .

Une héroïne était venue le chercher vêtue d’une fourrure d’ours à capuche qui la couvrait de la tête aux pieds et l’avait conduit en traversant l’immense palais de la déesse jusqu’à la salle des festins de Sessrumnir. Freya habillée d’un manteau identique mais en peau d’ours blanc l’attendait sur le pas de la porte avec un grand sourire en tenant un bandeau noir dans la main qu’elle lui noua sur les yeux en lui soufflant à l’oreille :

- C’est une surprise !

Elle le prit par la main pour le guider dans la salle surchauffée des banquets. Un orchestre d’Elfes jouait une musique divine et l’air sentait le parfum des fleurs de glacier. Elle le présenta et un joyeux brouhaha l’accueillit. Elle l’aida à s'asseoir et lui retira en même temps le bandeau qui l’aveuglait.

Odin regarda la salle avec des yeux écarquillés : des milliers de femmes nues, allongées sur leur manteau le regardaient en souriant . Le dieu était si sidéré que Freya vint à son secours

- Mes guerrières n’ont plus côtoyé d’hommes depuis plusieurs siècles et se sont affranchies de tous les détails superflus et débarrassées des accessoires de séduction devenus inutiles. Nous avons donc choisi le confort : nous portons notre fourrure quand il fait froid et l’enlevons quand il fait chaud comme ce soir dans notre salle des banquets .

Et elle laissa glisser sa peau d’ours apparaissant nue portant uniquement le collier magique des Brisingar que les quatre nains forgerons lui avaient fabriqué. Odin la contemplait fasciné par la perfection de sa silhouette en même temps que par son rayonnement.



Toutes les filles s’étaient tues quand elle avait pris la parole pour annoncer que leur invité avait une requête à exposer .

Il était gêné et s’exprimait comme un homme politique qui devrait dire la vérité. Il multipliait les périphrases et les allusions à tel point que ses auditeurs ne comprenaient pas son propos. Freya prit la parole agacée par ces tergiversations :

- Mes chères sœurs, nous savons toutes que les hommes sont lâches quand il s’agit de parler de sexe ou d’amour.

Sa phrase fut suivie d’un éclat de rire généralisé et elle profita de ce succès pour dire en s’esclaffant :

- Il veut savoir si vous seriez d’accord pour baiser avec ses guerriers ?

Un brouhaha enthousiaste répondit à cette question. Les guerrières étaient aussi frustrées que les héros du walhalla et certaines se seraient bien précipitées à Asgard si la déesse n'avait pas calmé tout le monde :

- Nous devons tout prévoir dans les moindres détails et je convoque l’assemblée pour demain à l’aube.

Puis s’adressant à Odin :

- Profite de ta soirée, ce soir Greta la cuisinière a préparé de la morue bouillie accompagnée d’ algues du glacier et arrosée de gewurztraminer

- Du gewurztraminer ? interrogea Odin

- Oui ce sont des plants de vigne qui sont cultivés par Heidi une guerrière alsacienne qui produit ce délicieux vin qui accompagne nos repas.


Il était reçu le lendemain dans la salle d’apparat du palais dont les murs étaient recouverts de somptueuses fourrures d’animaux sauvages. Freya trônait entourée des dix plus célèbres guerrières de l’histoire parmi lesquelles Lagertha qui siégeait à sa droite. Elle se leva pour annoncer sa décision ce qui eut pour effet d’écarter un pan de sa peau d’ours et de dévoiler ses jambes et une partie de ses cuisses à son interlocuteur médusé par le spectacle. Elle s’amusait toujours de l’effet qu’elle faisait sur les hommes et éclata d’un rire bruyant qui le ramena à la réalité.

Puis elle décréta :

- Mes guerrières acceptent ta proposition et sont impatientes de rencontrer tes

combattants mais il faut surmonter quelques obstacles.

Le premier est que vous êtes 432 000 hommes pour 40 000 guerrières et que nous ne sommes pas des machines sexuelles même si nous savons faire preuve d’une certaine gourmandise dans ce domaine. Nous accepterons chacune deux partenaires !

Toutes les héroïnes présentes poussèrent des cris de joie et des gloussements sans équivoque mais le déesse poursuivit :

- Deuxièmement tu nous présenteras donc 80 000 einherjars mais ce sont mes guerrières qui choisiront leurs partenaires

- Troisièmement, tous les rapports seront protégés avec des préservatifs.

Odin qui ne comprenait pas de quoi elle parlait répéta bêtement :

- Des préservatifs ?



Son interrogation exaspéra Freya qui lui expliqua que c’étaient des des capuches en caoutchouc qui enveloppaient le sexe pour éviter la procréation et la transmission des maladies.

Odin stupéfait s’écria :

- Mais nous n’en avons pas au walhalla

- Pas de préservatifs, pas de femmes répondit la déesse du tac au tac

Les espoirs du dieu s’effondraient brutalement et il sut tout juste dire un piteux « tant pis » avant de prendre congés mais il eut l’idée géniale qui devait sauver son règne avant d’atteindre la sortie.

Il se retourna triomphant vers Freya :

- J’ai trouvé la solution, nous ferons de préservatifs avec des boyaux de sanglier !

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