Le rêve d'un rêve. Chapitre 15 : Un rêve pour chacune
- StanislasMleski
- 15 juin 2023
- 13 min de lecture

Il leur restait deux jours, jeudi et vendredi, pour enlever Stanford et son compagnon et les soustraire aux barbouzes russes et américains auxquels Roberto les avait balancés.
Brunnehilde avait téléphoné à Maurice en lui demandant de les récupérer dans la soirée avec la caravane et de les ramener à Monchique en compagnie de deux garçons.
Il n’avait pas posé de questions ravi de retrouver ses filles adoptives .
Les deux walkyries jouaient le sort de leur mission. Elles avaient découvert la caverne et savaient par Roberto qu’elle était occupée par deux individus mais rien ne permettait d’affirmer qu’il s’agissait de leurs proies. Mais c’était leur seule piste .
Elles avaient planifié leur intervention en trois étapes ;
- Jeudi enlèvement
- Vendredi mise en scène
- Samedi élimination des rivaux
Elles s’étaient dissimulées dès l’aube dans la végétation en surplomb de la falaise et guettaient l’entrée de la grotte avec des jumelles en espérant que la plage déserte les inciteraient à sortir. Elles auraient pu pénétrer par surprise dans la caverne mais elle préféraient d’abord les voir pour les évaluer et se fier à leur intuition tout en se réservant cette possibilité dans l’hypothèse où ils ne sortiraient pas.
Le jour s’était levé et la plage s’était peu à peu peuplée de surfeurs. Elle n’avait pas désempli de toute l'après-midi et une foule de baba cools était agglutinée autour du dénommé Rocky devant le club de surf.
Gudrun constata en l’observant attentivement avec ses jumelles qu’il distribuait des sachets ou des barrettes en empochant prestement de l’argent.
Elle glissa à Brunnehilde :
- J’ai l’impression qu’il leur vend de la drogue ce qui explique cette présence inhabituelle
- Merde ! jura sa soeur ils ne partiront plus
- J’ai une idée s’exclama Gudrun, appelons les flics
- Tu es géniale lui dit Brunnehilde en lui tapant dans les mains et en composant le 15 avec le téléphone de Roberto .
Elles éclatèrent de rire quelques minutes plus tard en voyant les toxicos détaler comme des lapins en entendant les sirènes de police.
En quelques minutes la plage fut dégagée.
Peut être une heure plus tard deux hommes sortirent furtivement de la grotte alors que le jour commençait à baisser sans que ce fût déjà le crépuscule. Ils étaient vêtus d’une combinaison et portaient une planche de surf .
Elles ne les voyaient que de dos descendre vers la plage. Ils se jetèrent dans l’eau dès qu’ils furent arrivés sur le sable et disparurent vers le large .
Ils réapparurent après quelques minutes volant sur une vague gigantesque en contre jour du crépuscule qui dessinait leurs silhouettes comme s’il s’agissait d’anges venus d’un autre univers. Ils roulèrent dans les flots quand la vague s’écrasa sur la plage et se relevèrent en se tapant dans les mains et en éclatant de rire.
Les deux sœurs écarquillaient les yeux derrière leurs jumelles pour les apercevoir. Leurs traits se distinguaient de mieux en mieux au fur et à mesure qu’ils avançaient sur la plage .
A gauche un homme sorti d’un tableau de Rafael élancé et fragile avec de longs cheveux blonds bouclés. A droite son ami ressemblait à un personnage de Michel Ange, athlétique, brun avec un nez grec et un visage taillé à la serpe.
Les walkyries étaient charmées traversées d’un flux suave pendant un moment suspendu suivi presque aussitôt d’une extrême tension car chacune d’entre elle se demanda quel était l’élu de l’autre redoutant d’avoir choisi le même.
Elles se redressèrent, posèrent instinctivement leur main sur le pommeau de leur épée et se dévisagèrent avec cette intensité qui accompagne les instants pendant lesquels une vie se décide.
Brunnehilde dégaina son épée et se découvrit :
- Le mien est le blondinet de gauche.
Gudrun hurla de joie et lança son arme :
- Le mien c’est le brun de droite .
Les deux sœurs fondirent en larmes et se jetèrent dans les bras l’une de l’autre.
Leurs effusions terminées Gudrun regarda sa soeur et lui demanda :
- Et si j’avais choisi le blond ?
- Je t’aurais tuée répondit Brunnehilde avant de renverser la question
- Et si j’avais craqué pour le brun ?
- Je t ‘aurais égorgée déclara sobrement Gudrun.
Le blond qui était désormais sans le savoir celui de Brunnehilde s’allongea sur le sable pour contempler le ciel pendant que celui de Gudrun triait des algues et sélectionnait des herbes qui poussaient sur le rocher. Ils restèrent sur la plage après que la nuit fût tombée. Le premier scrutait les étoiles et le second poursuivait sa récolte .
Les walkyries s’impatientaient car elles avaient aperçu de l’autre côté de la falaise les phares de la Laguna de Maurice qu’elles avaient mobilisé en prévision de l’enlèvement.
Ils se décidèrent enfin de rejoindre la grotte quelques minutes plus tard .
Elles avaient projeté de les kidnapper dès qu’ils auraient regagné la caverne .
Elles y pénétrèrent furtivement quelques instants plus tard et s’immobilisèrent à l’entrée.
Le blond prenait une douche sous un égouttoir que le brun aussi nu que l’autre alimentait en eau avec un arrosoir. Ils étaient de dos et ne pouvaient pas les apercevoir. Elles se fendirent toutes les deux d’un immense sourire et en profitèrent pour les mater. Elles ressentaient avec bonheur cette envie inconnue de les saisir dans leurs bras.
Mais Brunnehilde se ressaisit et appela :
- Stanford !
Le blond se retourna suivi par l’autre et ils les regardèrent d’abord sans réaction jusqu’à ce qu’il leur demande sèchement ce qu’elle foutaient ici.
Brunnehilde répondit :
- Nous sommes venues vous sauver la vie !
- Je n’ai besoin de personne répondit Stanford qui se précipita vers un tube en forme de bazooka qui était posé de l’autre côté de la paroi.
Brunnehilde plus prompte l’intercepta et le prit à bras le corps pour lui passer les menottes mais elle faillit le lâcher tant elle ressentit d’émotion au contact de sa peau. Gudrun de son côté en avait fait de même avec le second qui avait tenté de secourir son copain.
Elle reprit le contrôle de la situation :
- Je pense que vous comprenez que vous n’avez pas le choix. Habillez-vous pour que nous vous amenions en lieu sûr.
- Vous pouvez peut être nous expliquer comment faire avec des menottes dans le dos
Je vais vous montrer répondit Brunnehilde qui avait repéré un tas de vêtements dans un angle de la pièce. Elle récupéra un caleçon, un bermuda, un tee shirt et un pull. Elle lui enfila la sous vêtement en passant involontairement la main sur son sexe ce qui provoqua une érection chez Stanford. Elle sourit. Son prisonnier rétorqua aussitôt d’un air provocateur :
- Ce n’était qu’un réflexe !
Et puis brutalement tous les deux, comme s’ils sortaient d’une anesthésie, commencèrent à gigoter pour les empêcher de les habiller et à brailler qu’ils s’opposaient à cet enlèvement, qu’ils alerteraient la ligue des droits de l’homme, amnesty international, etc ...
Puis constatant que leurs contestations n’étaient suivies d’aucun effet le premier déclara qu’il préférait se faire tuer plutôt que d’abandonner son bazooka nucléaire et son ordinateur et l’autre qu’il se ferait couper en morceaux avant que de laisser ses sachets de graines anciennes et ses bacs de graines du sol.
Gudrun suivit son regard pour apercevoir au fond de la grotte plusieurs pots de terre et des casiers remplis de petits sachets !
Elles devaient cependant agir rapidement car Maurice attendait et elles les bâillonnèrent en les ficelant comme du saucisson. Pour apaiser le situation Brunnehilde accepta d’emporter l’arme ainsi que l’ordinateur et Gudrun promit de revenir le lendemain pour déménager les graines.
Maurice s’impatientait. Il avait amarré la caravane et attendait depuis plus d’une heure en se demandant avec inquiétude ce qui se passait lorsqu’il aperçut les silhouettes des deux walkyries s’approcher, chacune avec un individu sur l’épaule ainsi qu’ un long tube et un ordinateur.
Gudrun devança la question que Maurice allait poser :
- Ne t’inquiète pas, nous agissons pour les sauver
Maurice préféra ne pas approfondir pendant que les walkyries attachaient les prisonniers dans la caravane
Brunnehide envoya un message aux russes et à l’américain avec le téléphone de Roberto avant que Maurice ne démarre pour qu’une éventuelle géolocalisation reste cohérente avec le sms :
- J’ai localisé Stanford, envoyez-moi l’argent demain sur le compte de l’école de surf et je vous donnerai l’emplacement de la grotte où il réside samedi à 22h.
L’américain répondit presque immédiatement :
- Ok ce sera fait mais je t’égorgerai moi même si c’est une embrouille
Suivi par le Russe :
- Je t’envoie l’argent et serai au rendez vous, mais tu n’as pas intérêt à me mener en bateau.
Brunnehilde dit sobrement « Yes » éteignit le téléphone, en retira la batterie et donna le signal de départ.
Ils arrivèrent tard dans la nuit à Monchique. Luana dormait déjà et Maurice leur expliqua que seules deux chambres étaient prêtes puisqu’elles n’avaient pas précisé qu’elles viendraient avec des « invités ».
Les walkyries répondirent qu’elles s’en accommoderaient et regagnèrent leur chambre avec leur prisonnier sur l’épaule.
Brunnehilde jeta son paquet sur le lit et le libéra de ses liens mais sans enlever ses menottes.
Elle lui retira son bâillon mais il se mit aussitôt à protester en mitraillant des phrases qu’elle ne comprenait pas. Pour en terminer elle lui posa la main sur la bouche :
- Je te bâillonne à nouveau si tu ne te tais pas. Calme toi, je te démontrerai samedi soir que j’avais raison et que je t’ai sauvé la vie .
Elle était penchée au-dessus de lui pendant qu’elle lui parlait et faisait un effort surhumain pour ne pas se laisser aller à l’embrasser. Il était encore plus beau qu’elle ne l’avait imaginé en le voyant dans la grotte. La faible lumière de la lampe de chevet éclairait son visage d’ange encadré de bouclettes blondes et ses yeux d’un bleu profond qui la faisaient fondre.
- On fait comment pour dormir, tu vas m’attacher sous le lit pour que je me fasse attaquer par les souris et les insectes qui doivent ramper dans ce vieux parquet.
En plus il la faisait rire ;
- Non, je te menotterai à mon poignet et nous dormirons ensemble dans le lit.
Il la regarda avec un air faussement innocent :
- Tu n’en profiteras pas pour m’agresser sexuellement ?
Elle éclata de rire :
- Qu'est ce qu’une superbe athlète comme moi ferait avec un gringalet comme toi ?
- On ne sait jamais avec vous les filles répondit-il avec ce sourire qui le rendait irrésistible.
Il se mit sur le côté et s’endormit tout de suite
Au milieu de la nuit, il la réveilla en s’enroulant tendrement autour d’elle. Elle fut envahie de bonheur et arrêta de respirer pour ne pas le réveiller et profiter de ce moment inespéré.
La situation avait évolué très différemment dans la chambre de Gudrun débordée par sa nouvelle passion. Elle avait libéré son otage de ses liens tout en conservant les menottes puis l’avait jeté sur le lit et lui avait retiré son bermuda et son caleçon sous le regard ahuri de son prisonnier toujours bâillonné.
Elle s’était penchée sur lui et avait très rapidement obtenu le résultat escompté qu’elle prit le temps de contempler avec satisfaction avant de s’enfourcher sur l’élu de son cœur. Les ébats furent brefs mais intenses. Gudrun au comble du bonheur se serra contre l’objet de sa convoitise et le délivra de son bâillon.
Il réagit immédiatement :
- Mais tu as abusé de moi !
Elle éclata de rire ;
- Apparemment tu as apprécié !
- C’était juste une réaction anatomique.
Elle lui demanda son prénom et il lui répondit qu’il se prénommait Berkeley.
- Bon, maintenant tais-toi et dors, répondit Gudrun avant de conclure
- Chez nous c’est une tradition qui s’appelle « le repos de la guerrière. »
Les rayons de soleil filtrés par les persiennes réveillèrent Brunnehilde en lui caressant le visage. Elle en profita pour admirer son captif et se sentit envahie de bonheur. Peut-être touchait-elle son rêve ?
Stanford émergea pendant qu’elle flottait dans son nuage. Il se retourna, parcourut la chambre du regard pour constater qu’il n’avait pas rêvé et qu’il était bien dans un endroit inconnu avec une superbe géante et hurla qu’il voulait parler à un avocat. Brunnehilde lui mit la main sur la bouche pour l’empêcher de parler et lui susurra :
- Tais toi et fais moi confiance
- Comment croire ma ravisseuse ?
La walkyrie était plus à l’aise pour le combat que pour la dialectique et ses mots lui donnaient le vertige car elle ne comprenait pas à quoi correspondaient cet avocat, cette ligue des droits de l’homme et cette organisation mystérieuse qui s’appelait Amnesty international. Peut être d’autres armées et d’autres ennemis qu’il appelait à son secours ?
Une seule solution s’imposait. Elle le bâillonna et l’attacha au radiateur avant de descendre au rez-de -chaussée prendre son petit déjeuner.
Avant de partir elle lui demanda : thé ou café, pain ou croissant ?
Elle crut comprendre qu’il préférait un café et des croissants.
Gudrun était déjà dans la cuisine dont une partie de la table était recouverte de viennoiseries et de gâteaux et se servait une tasse de café. Elle était seule et sa sœur lui demanda bien entendu où était le sien :
- Bâillonné et attaché au radiateur, lui répondit-elle
- Pourquoi ?
Gudrun esquissa un sourire :
- Il me menace d’une plainte pour abus sexuel !
Brunnehilde admirative s’exclama :
- Tu as osé ?
- Oui et c’était génial !
Et elle ajouta en experte :
- Tu sais bien que les hommes refusent toujours de s’engager alors pourquoi leur poser la question ?
- Tu as raison, acquiesça Brunnehilde.
Elle lui ramena des croissants et du café mais Stanford qui était décidément doté d’un mauvais caractère malgré son physique d’ange protesta parce qu’il n’était pas assez chaud. Cependant, rien de ce qui venait de lui ne l’agaçait.
Il dévora malgré tout son petit déjeuner avant d'interpeller sa ravisseuse en montrant ses menottes :
- Et pour la toilette ?
- C’est très simple, tu te déshabilles et je t’attache à la barre de douche répondit ‘elle
Il réfléchit quelques instants puis rugit:
- J’en ai marre, tu décides de tout. Je ne suis pas un objet à ton service .
Elle prit un sourire ironique pour lui répondre qu’il n’avait pas le choix mais qu’il serait libéré dès dimanche et se rendit chez Gudrun.
Le sien était aussi attaché au radiateur et elle l’invita d’un geste de la main à la rejoindre dans le couloir pour un aparté :
- Comment as tu fait pour la douche ?
- Je lui ai laissé les menottes au poignet et il a bien été obligé d’accepter que je lui lave les dos
- Non, répondit Brunnehilde admirative
- Si, reprit ’elle en ajoutant qu’elle n’avait jamais pris autant de temps pour savonner le dos de quelqu’un
- Et il n’a pas protesté ?
- Non, il n’ose pas et je crois qu’il aime .
Brunnehilde retourna dans sa chambre et détacha Stanford du radiateur pour le conduire dans la salle de bains et lui expliquer avec fermeté la nouvelle méthode. Il avait bien entendu protesté mais s’était ravisé en croisant pour la première fois le regard de tueuse de sa geôlière.
Luana et Maurice étaient partis toute la journée à Faro pour consulter leurs médecins et devaient revenir en fin d’après midi car Maurice leur avait promis de les véhiculer jusqu’à la plage pour les aider à vider la grotte.
Les walkyries avaient enfermé les deux garçons ensemble pour se reposer de leurs protestations qui les épuisaient.
En milieu d'après-midi, elles avaient décidé de les sortir pour visiter le domaine et leur fournir quelques explications. Ils avaient promis d’être sages et elles leur avaient enlevé les baillons.
Ils avaient été séduits par la maison et son environnement. Berkeley s’était précipité vers le jardin et s’était emparé d’une bêche qui trainait pour fouiller le sol avant de déclarer avec enthousiasme :
- C’est la terre idéale pour mon conservatoire de graines. Je planterai mes graines de pleine terre ici et je conserverai les sachets de semence dans cette remise idéalement placée et ventilée.
Stanford l’avait immédiatement ramené sur terre en lui rappelant que pour le moment il n’était qu’un prisonnier mais Gudrun avait remarqué avec ravissement l’attirance de son Berkeley pour cette maison.
Ils s’étaient ensuite assis sur la terrasse en dégustant des tranches des jambons soustraits à Emilio arrosés de vin local ce qui avait permis de détendre l’atmosphère et d’engager un dialogue.
Quelques explications semblaient nécessaires.
Brunnehilde prit la parole pour donner une version édulcorée des évènements en expliquant que Roberto les avait balancés à la fois aux Russes et aux Américains justifiant ainsi leur intervention.
Mais Stanford n’était pas dupe :
- Je ne crois pas un seul instant à cette histoire et au rôle que vous vous attribuez. Je suis persuadé que vous voulez me soutirer le secret du bazooka nucléaire que j’ai malheureusement contribué à créer et que j’ai soustrait au laboratoire de l’université quand j’ai pris conscience des projets militaires d’utilisation de mes recherches théoriques . J’avais par vanité scientifique accepté de créer un modèle test qui est celui que vous avez appréhendé dans la grotte mais que j’avais codé de telle sorte que je sois le seul à pouvoir l’utiliser.
Et il les défia du regard :
- Sans les codes ce n’est qu’un morceau de ferraille et je ne vous les donnerai jamais.
Intarissable il poursuivit :
- J’ai fait ma rédemption éthique et j’ai décidé de décrocher et de me consacrer à de la science réparatrice. J’en ai parlé à Berkeley, mon pote botaniste, qui était dans la même démarche de renouveau moral et nous avons quitté les States pour respirer avec la nature que nous avons décidé de protéger.
Berkeley leva la main comme un gamin qui demande l’autorisation de parler :
- Moi je suis botaniste et je dirigeai le laboratoire de mon université d’étude de la génétique des plantes et depuis notre départ je crée un conservatoire végétal de plantes rares ou en cours de disparition destiné à préserver la biodiversité.
Gudrun apprécia d’apprendre que le sien était aussi un intellectuel de haut niveau.
Brunnehilde pensive demanda :
- Que signifie rédemption éthique ?
Stanford répliqua immédiatement :
- C’est notre mystère. Et surtout nous avons déjà trop parlé. A votre tour de nous expliquer ce que vous faîtes ici.
- Ce n’est pas le moment de vous le dire. Vous le saurez la semaine prochaine, répliqua-t-elle .
Elles les raccompagnèrent dans leur chambre en attendant le retour de Maurice.
Il faisait nuit noire quand ils arrivèrent à la Praia et ils s’étaient garés sur la falaise juste au-dessus de la grotte.
Les pots de graines déménagés remplissaient la totalité de la caravane mais Berkeley avait refusé d’abandonner la moindre graine malgré les inquiétudes de Maurice à propos de cette surcharge.
Quand tout fut déplacé, Brunnehilde leur demanda dix minutes de patience au motif qu’elle avait un rendez-vous au bas des marches.
Stanford réagit aussitôt en exigeant de l’accompagner dévoilant ainsi une espèce de jalousie qui trahissait l’émergence de ses sentiments.
La walkyrie qui avait bien entendu tout enregistré lui dit avec tendresse que ce n’était pas le rendez vous qu’il imaginait et dévala les marches après leur avoir demandé de se taire.
Elle réapparaissait quelques minutes plus tard portant sur l’épaule le corps d’un homme ainsi qu’un paquet contenant du cannabis.
Berkeley s’écria :
- Mais c’est Rocky !
- Oui, répondit Brunnehilde, mais ne vous inquiétez pas il est juste assommé.
- Mais pourquoi ?
- Pour qu’il serve de leurre, je t’expliquerai dans la voiture...
Puis elle le porta dans la grotte et l’allongea sur un lit à côté de son kilo de drogue et l’enferma dans la caverne en bloquant avec une pierre le mécanisme extérieur d’ouverture.
Stanford lui demanda de s’expliquer au sujet de Rocky dès qu’ils furent dans la voiture ce qu’elle fit de bonne grâce :
- Je convoquerai demain en même temps et au même endroit les troupes de barbouzes russes et américains qui seront là pour t’enlever . Le but est qu’ils se détruisent réciproquement afin d’éviter qu’ils nous recherchent dans la région car nous sommes facilement identifiables
- Cà c’est sûr, deux géantes en caravane ça se remarque déclara Stanford en éclatant de rire.
Brunnehilde poursuivit cependant :
- Ils ne s’étriperont que s’ils ont la certitude que tu es dans la grotte. Rocky servira d’appât.
- Mais comment comptes tu les amener simultanément devant l’entrée ?
- En communiquant avec eux par sms par le téléphone de Roberto avec lequel ils étaient en contact depuis plusieurs semaines pour tenter de te localiser. Il vous avait repérés et les avait avertis en organisant une surenchère entre eux pour monnayer le tuyau. Nous sommes intervenues à ce stade. J’ai écarté Roberto, repris les négociations à sa place et j’ai traité avec les deux groupes qui croient chacun que je te livrerai demain soir à 22H et qui auront la surprise de découvrir qu’ils ont été doublés .
- Absolument génial s’écria le captif en tapant dans la main de sa geôlière qui posa cependant une dernière question
- Et Roberto ?
- Il était dans le fumoir avec son grand père la dernière fois que je l’ai vu !
Cette réponse qui n’était pas fausse répondit à ses interrogations
Ils rejoignirent péniblement Monchique tard dans la nuit et regagnèrent rapidement leurs chambres. Brunnehilde était décidée à franchir le pas et à prendre l’initiative. Elle lui retira les menottes et lui enleva son caleçon sans qu’il protestât désormais résigné à une tendre reddition amoureuse. Elle se glissa sur lui et entama une parade sexuelle qui les porta au comble du plaisir.
Pendant ce temps dans la chambre voisine Berkeley déclarait à Gudrun :
- Je ne résisterai pas si tu veux encore abuser de moi !




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